J'ai toujours aimé les itinéraires bis, ceux que l'on fait de nuit pour partir en vacances avec la voix de France Gall en fond sonore, l'odeur du thermos de café et les paysages qui se dessinent discrètement dans l'obscurité. J'aime l'idée de faire un détour pour voir un lieu oublié, prendre une route de campagne, ouvrir la fenêtre et se laisser submerger par le vent, les arbres, la chaleur des rayons du soleil sur la peau ou les animaux qui détalent à notre approche. Chaque trajet est une invitation à ralentir le rythme et partir à l'aventure.
Avec ma copine Nolwenn on parlait depuis un moment de sa caravane, de cette envie de voyager autrement, de prendre le temps de vivre, de s'écouter, de communier entre nous avec la nature.
Et puis sur un coup de tête on est parti, embarquant avec nous Lélaëlle et direction la Puck pour un week-end sur la côte sauvage de Quiberon.
Nous sommes parties toutes les trois avec notre petite caravane à l'arrière, quelques bières, de quoi manger pour le week-end et sommes arrivées de nuit sur un parking désert face à la mer. C'est là que nous avons vu qu'une roue s'était dégonflée et qu'il faudrait s'en occuper le lendemain à la lumière du jour.
J'aime ce genre de moment, trois filles réunies dans cet habitacle par l'excitation du voyage, bercées par le bruit des vagues à la lueur de la lampe électrique alors qu'il fait nuit noire dehors. Les confidences se forment, les rires aussi, les sourires vissés sur les visages de partager ce moment ensemble.
Et puis poussé par l'allégresse, enroulé dans nos plaids et en pyjamas nous avons traversé la route pour aller nous assoir sur la falaise et admirer les étoiles filantes et la voie lactée sous le fracas des vagues à nos pieds.
A notre réveil nous avons profité du soleil et de la vue pour sortir les chaises devant la caravane et déjeuner sous les sourires et les compliments des passants ravis de voir trois nanas dans une caravane aussi petite et vintage. La puck est une véritable ode aux années 70-80 et aux vacances de nos grands parents!
Il est alors venu le temps de changer la roue et de trouver une station service pour la regonfler puis nous avons pris la route de la plage où nous avons lézardé au soleil en regardant les surfeurs et les paddles avec envie.
Nous avons terminé la journée par une glace à la station balnéaire pour fuir cette agitation rapidement et rejoindre notre parking de la nuit passée pour une nouvelle soirée.
Lélaëlle a sorti son aquarelle, nous avons promené sur la plage en contre bas, rencontré un magnifique berger australien, fait des bouquets de fleurs sauvages, bu du vin blanc, puis nous avons admiré les teintes rosées du ciel tout en voyant la lune apparaitre au dessus de l'océan.
Nouvelle nuit, nouvelles discussions, nouveau repas sous la lampe électrique et nouveau moment sur la falaise à observer les étoiles.
Dimanche nous avons pris doucement le chemin de retour, cherchant la moindre excuse pour s'arrêter et prolonger jusqu'au bout cette parenthèse inattendue et improvisée. Nous avons traversé les routes de campagne, fait un crochet par Rochefort-en-Terre, acheté des livres et bu un thé glacé et enfin ramené la puck dans son nid douillet en imaginant déjà une nouvelle aventure rapidement!
Ce fut deux jours et demi magiques, pleins de sourires, de vagues, de grains de sable sur les pieds et la sensation inexplicable de se sentir plus vivante que jamais.
Je n'attend qu'une chose, la prochaine escapade !
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